Les métiers de la petite enfance attirent ont toujours eu un grand succès auprès des femmes de tous les âges, qu'elles soient étudiantes ou en reconversion professionnelle. Bien sûr, ces métiers sont majoritairement féminins mais restent ouverts à tous. Les conditions pour pouvoir exercer ces métiers, que ce soit par voie de formation ou de concours, sont également accessibles au plus grand nombre. Voici une présentation générale des formations et des métiers de la petite enfance, leurs conditions d'accès et les éléments à connaître sur le quotidien de ces métiers.

1. CAP AEPE | 2. Concours ATSEM | 3. Auxiliaire de Puériculture | 4. Assistante Maternelle | 5. Puéricultrice | 6. Garde d'enfant

1 - CAP AEPE Petite Enfance

Le CAP AEPE (Accompagnement Educatif Petite Enfance) est le premier diplôme de référence requis (niveau V) pour exercer une profession en relation avec la petite enfance. Il a remplacé en 2017 le CAP Petite Enfance et propose davantage de débouchés et de passerelles entre les différents métiers que son prédécesseur (voir arrêté publié au Journal Officiel du 13 avril 2017).

 

a - Quels sont les objectifs de ce nouveau CAP ?

  • Proposer un socle de compétences renforcé pour les personnes exerçant auprès d’enfants de moins de 6 ans.
  • Revaloriser le certificat d’aptitude professionnelle auprès des recruteurs des secteurs privé et public.
  • Encourager la mobilité des personnes qui souhaitent accompagner l’éducation des jeunes enfants en leur facilitant l’accès à un choix de métiers plus large.
  • Mettre l’accent sur les aspects pratiques des métiers de la petite enfance grâce à un stage plus long (16 semaines au lieu de 12) dans deux types d’établissements d’accueil distincts.
  • Encourager les bonnes pratiques des professionnels de la petite enfance face aux questions de genre, de handicap ou de nouvelles formes de parentalité.

 

b - Quels sont les grands axes de la formation du CAP AEPE Petite Enfance ?

La refonte du CAP a permis de mettre l’accent sur l’éveil de l’enfant : l’acquisition de compétences pédagogiques est donc renforcée, en réponse à une demande de cohérence entre la théorie de la formation et la pratique au quotidien des métiers de la petite enfance. 

Le développement relationnel de l’enfant avec sa famille est également au programme. Les modules concernant l’hygiène, les soins, la sécurité et l’alimentation sont maintenus, sans modifications majeures.

Enfin, le CAP AEPE propose une base de connaissances communes à l’ensemble des métiers de la petite enfance. Cette formation théorique prend notamment en compte l’accompagnement des enfants dans ses apprentissages et ses activités quotidiennes et décloisonne la formation par tranche d'âge (0-3 ans et 3-6 ans), alors que c'était le cas jusqu'à présent.

 

c - Comment préparer le CAP AEPE ?

La préparation du CAP Accompagnement Educatif Petite Enfance peut s’effectuer par différentes voies :

  • La formation initiale : en 2 ans dans un lycée professionnel ou en 1 an après un BEP, un Bac ou un autre CAP.
  • L'alternance : une formation professionnelle en même temps qu'une expérience sur le terrain le tout avec un contrat d'alternance ou de professionnalisation.
  • La formation continue : en 1 an auprès d’un centre de formation (de type Greta) ou à distance avec le CNED.
  • La VAE (validation des acquis de l'expérience).

 

L’examen final comporte 3 épreuves professionnelles :

  • Une première épreuve orale portant sur l’accompagnement et le développement de l'enfant.
  • Une seconde épreuve orale sur les structures d'accueil individuel.
  • Une épreuve écrite sur l’accueil collectif.

A ces 3 épreuves techniques s’ajoutent 8 épreuves générales (français, mathématiques, histoire-géographie, éducation civique, physique-chimie). Elles ne sont obligatoires que pour les candidats ne disposant d’aucun autre diplôme scolaire.

 

d - Quels sont les avantages du nouveau CAP en termes de débouchés et de mobilité ?

Une fois le diplôme obtenu, les personnes en recherche d’emploi peuvent désormais envoyer leur candidature pour une gamme de postes élargie : assistant d’accueil petite enfance, animateur en relais d’assistantes maternelle, auxiliaire de puériculture, etc.

Les débouchés des métiers de la petite enfance sont répartis dans trois secteurs distincts et traditionnellement cloisonnés :

  • Les écoles maternelles.
  • Les établissements d’accueil collectif (type crèches, centres de loisirs ou établissements d’accueil du jeune enfant, haltes-garderies, etc.).
  • Le domicile des parents ou de l’accompagnant (dans le cadre d’un accueil individuel).

Par exemple, grâce à la refonte du CAP, une assistante maternelle diplômée a désormais la possibilité de continuer d’exercer dans une école ou une crèche, ce qui était impossible jusqu’à présent.

 

Témoignage

Après mes études de comptabilité, j’ai exercé pendant 8 ans comme assistante comptable dans une PME de ma région. J’ai ensuite ressenti le besoin de changer de métier car je ne m’épanouissais plus vraiment… après la naissance de mon fils en 2017, j’ai commencé à me renseigner sur une reconversion dans les métiers de la petite enfance. Le CAP AEPE m’a convaincue : je pouvais suivre la formation à distance à mon rythme et bénéficier d’un diplôme reconnu qui m’ouvrirait de nombreux débouchés. Aujourd’hui je suis auxiliaire de puériculture : je n’ai envoyé qu’une seule lettre de motivation à une halte-garderie près de chez moi, et c’était la bonne ! Je m’occupe d’enfants en bas-âge dans un cadre agréable et je pense que j’ai réellement trouvé le métier qui me plait.

Alice34 ans - Lot-et-Garonne (47)

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2. Devenir ATSEM

Le métier d’ATSEM (Agents Territoriaux Spécialisés des Ecoles Maternelles) consiste principalement à assister les personnels enseignant en prenant en charge les fonctions suivantes :

  • Accueil, animation et hygiène des plus jeunes enfants.
  • Préparation et nettoyage des locaux et du matériel utilisé par les enfants.
  • Assistance des enfants dans leur acquisition de l’autonomie.
  • Préparation, animation des activités pédagogiques.
  • Accueil des parents et responsables légaux.
  • Encadrement et surveillance.

Les compétences nécessaires à l’exercice de ce métier comprennent notamment la maîtrise des normes d’hygiène et de sécurité, la connaissance des besoins spécifiques des enfants âgés de 2 à 6 ans et la capacité à préparer et animer des activités en coopération avec les personnels enseignants.

L’écoute, la pédagogie, la patience et la bienveillance sont en outre des qualités grandement appréciées pour exercer ce métier dans les meilleures conditions.

 

a - Le concours ATSEM

Pour accéder aux postes d’ATSEM, il est nécessaire de passer un concours de la Fonction Publique Territoriale (filière médico-sociale). Le concours d’ATSEM est ouvert dans trois voies de concours pour lesquels les critères d’éligibilité sont différents.

1. Le concours externe 

Il est accessible aux titulaires du CAP AEPE ou d’une qualification équivalente qui remplissent les conditions générales suivantes :

  • Etre de nationalité française, ressortissant d’un état membre de l’Union Européenne ou d’un état membre de l’Espace Economique Européen.
  • Etre âgé de 16 ans au minimum.
  • Disposer des aptitudes physiques exigées.
  • Jouir de ses droits civiques.
  • Disposer d’un casier judiciaire exempt de toute condamnation incompatible avec le métier d’ATSEM.
  • Etre en règle concernant les obligations du service national.

2. Le concours interne

Il est accessible à l’ensemble des fonctionnaires et agents publics justifiant d’au moins 2 années d’expérience auprès de jeunes enfants et ne comporte qu’une seule épreuve d’admission : un entretien oral avec un jury.

3. Le 3ème concours

Il est accessible aux candidats disposant :

  • Soit d’une expérience professionnelle dans le secteur privé, en tant que contractuel ou en tant que travailleur indépendant (assistante maternelle).
  • Soit d’un mandat d’élu local ou au sein d’une association.

Toutes les informations détaillées concernant les conditions d’accès aux concours d’ATSEM sont disponibles sur le site du CNFPT ou auprès du Centre de Gestion de chaque département.

 

b - Quelles sont les différentes épreuves du concours ATSEM ?

Le concours externe comprend une épreuve écrite (QCM de 20 questions) sur des exemples concrets de situations rencontrées dans le cadre de l’exercice du métier d’ATSEM. En cas de réussite de l’épreuve écrite, le candidat est reçu en entretien oral avec un jury, qui détermine si ses motivations, capacités et connaissances sont compatibles avec l’exercice du métier d’ATSEM.

La réussite des deux épreuves entraine l’inscription du lauréat sur une liste d’aptitude lui permettant de postuler aux différents postes d’ATSEM. Le recrutement est ensuite effectué par la commune, après avis favorable du directeur d’établissement.

 

c - Quels sont les débouchés possibles pour les lauréats du concours ATSEM ?

Le passage avec succès du concours ouvre l’accès aux emplois d’Assistants Territoriaux Spécialisés des Ecoles Maternelles, en catégorie C. Il existe deux grades : ATSEM principal de 2ème classe et ATSEM principal de 1ère classe.

 

 

3. Le métier d’auxiliaire de puériculture

L’auxiliaire de puériculture accompagne les jeunes enfants (jusqu’à 6 ans) dans leur éveil, leurs apprentissages et leurs activités, tout en veillant à leur hygiène et à leur sécurité. Il ou elle a la possibilité d’exercer au sein de 3 différents types de structures : en crèche, dans un centre de PMI ou à l'hôpital.

Au sein d’un crèche ou d’une halte-garderie, l’auxiliaire de puériculture assure la prise en chargé d’un groupe de 5 à 8 enfants dans une tranche horaire comprise entre 7h et 19h. Ses principales missions sont les suivantes :

  • Accueil et prise en charge des enfants, quelle que soient leur situation (handicapé, souffrant d’une maladie chronique, etc.) dans des conditions satisfaisantes
  • Accompagnement des enfants dans leurs acquisitions (propreté, sociabilité, autonomie, etc.) et leurs apprentissages, par le biais d’activités de loisirs et d’éveil
  • Prise en charge des besoins psysiques, physiologiques et affectifs des enfants afin de contribuer à son bien-être (alimentation, respect des rythmes de sommeil, hygiène, soins, etc.)
  • Création et maintien d’une relation de confiance avec les parents
  • Participation aux tâches courantes de la structure (organisation des repas, nettoyage des locaux, etc.

Dans un centre de PMI (Protection Maternelle et Infantile), l’auxiliaire de puériculture accompagne les enfants pendant les consultations médicales et se charge de les peser et de les mesurer. La gestion des dossiers médicaux, l’accueil et l’entretien des locaux font également partie de ses missions. Les horaires de travail sont généralement fixes (8h-9h jusqu’à 17h-18h).

 

En maternité ou dans un service hospitalier, l’auxiliaire de puériculture se charge des nouveaux-nés et des enfants en bas âge. Pesée, mesure, préparation des biberons, mais aussi soins et conseils aux mères dans les soins courants font partie de ses missions principales. Les horaires de travail peuvent être de jour comme de nuit et des gardes peuvent être exigées le week-end et les jours fériés. 

 

Quelle que soit la structure, patience, douceur empathie et bienveillance sont les qualités requises pour exercer ce métier, en plus des compétences techniques obligatoires : connaissance des étapes du développement de l’enfant, règles de base d’hygiène et de sécurité, connaissance des outils pédagogiques adaptés aux différents stades du développement de l’enfant, techniques de portage, etc.

 

Après avoir obtenu mon CAP AEPE, j’ai souhaité intégrer la fonction publique territoriale et ai choisi de postuler comme auxiliaire de puériculture en PMI. J’ai eu la chance d’obtenir rapidement deux postes à mi-temps dans deux structures proches l’une de l’autre ! Chaque PMI comprend une équipe composée d’un pédiatre, d’une sage-femme et de deux puéricultrices. Mon quotidien est rythmé par les consultations médicales où j’assiste les pédiatres, l’accueil des enfants et des parents, mais aussi la gestion des plannings et la tenue des dossiers. Parfois, j’accompagne aussi l’une de mes collègues puéricultrice dans des visites à domicile en milieu rural. J’observe et j’apprends beaucoup au contact des petits et de mes collègues !

Sophie24 ans - Toulouse (31)

 

4. Devenir Assistante Maternelle

Une assistante maternelle accueille un ou plusieurs enfants à son domicile pendant la journée. Elle assure les soins, l’alimentation, la sécurité et l’éveil des enfants confiés par leurs parents. Si le métier est accessible sans restriction d’âge ou de diplôme, l’obtention d’un agrément délivré par le Conseil Départemental est obligatoire.

 

La première étape pour devenir assistante maternelle est de participer à une réunion d’information organisée par la PMI au Conseil Départemental. Cette réunion délivre les informations suivantes :

  • Définition des missions, des droits et des obligations d’une assistante maternelle.
  • Démarches spécifiques à accomplir pour devenir assistante maternelle (les procédures peuvent varier d’un département à l’autre).
  • Informations locales : nombre d’assistantes maternelle en activité dans le département, localisation, salaire moyen, restrictions spécifiques, etc.

La deuxième étape consiste à obtenir un agrément pour devenir assistante maternelle. Sans ce sésame, il est impossible d’exercer légalement cette profession. La demande d’agrément s’effectue via la remise d’un dossier complet, disponible sur simple demande auprès du Conseil Départemental. La lecture du référentiel de l’agrément des assistantes maternelles (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Referentiel_PMI_bdef.pdf) est très vivement conseillée pendant cette étape. 

Le dossier rempli doit ensuite être remis à la PMI, qui organise ensuite une visite à domicile puis un entretien avec un médecin référent.

 

a - Quels sont les critères évalués pour obtenir l'agrément ?

  • Les motivations pour l’exercice du métier.
  • Les connaissances du métier, les obligations, droits et devoirs.
  • Les compétences en termes d’éducation, de sécurité, de communication et d’organisation.
  • L’adéquation du contexte familial avec l’exercice du métier d’assistante maternelle.
  • La conformité du logement avec un certain nombre de critères (dimensions, état de salubrité, environnement direct, sécurité).

Certains critères justifient en outre un refus direct de l’agrément, tels que la présence d’un chien réputé dangereux, le fait de ne pas être locataire ou propriétaire du logement d’accueil ou la présence préalable d’au moins 6 mineurs à charge dans le logement.

 

Une fois l’agrément obtenu, il reste une troisième étape avant de pouvoir exercer : la formation initiale au métier d’assistante maternelle. Il s’agit d’une formation obligatoire de 120 heures, sans laquelle l’agrément n’est pas définitif.

 

Cette formation initiale a évolué en 2019 pour être en conforme avec le nouveau CAP AEPE. En effet, l’un des objectifs de cette formation est de pouvoir se présenter à deux des épreuves du CAP AEPE.

 

La formation comprend une première partie de 80 heures, à effectuer impérativement avant de pouvoir accueillir un premier enfant. Les deux parties complémentaires (de 20 heures chacune) doivent être complétés dans les 3 ans suivant le début de l’activité d’assistante maternelle.

 

La formation comprend notamment des modules sur les besoins fondamentaux de l’enfant, les aspects spécifiques du métier d’assistante maternelle, le positionnement et le rôle de l’accompagnant dans le développement de l’enfant. Elle est sanctionnée par une évaluation des acquis, qui conditionne l’obtention de l’agrément. 

 

5. Infirmière-puéricultrice

L’infirmière-puéricultrice exerce au sein d’un centre hospitalier ou d’un centre de la PMI. Elle est spécialisée dans les soins destinés aux nouveaux-nés et aux enfants en bas-âge.

 

A l’hôpital, ses principales missions consistent à :

  • Assister le médecin de référence dans la pose d’un diagnostic, effectuer des prises de sang.
  • Prodiguer les soins à l’enfant malade (médicaments, piqûres) et surveiller l’évolution de son état de santé (prise de la tension, de la température).
  • Réconforter l’enfant et rassurer sa famille.

Dans un centre de PMI, ses missions sont les suivantes :

  • Accueillir les enfants et leurs parents
  • Dispenser des informations aux familles en termes de santé, de règles d’hygiène et de sécurité
  • Effectuer si besoin des visites à domicile, par exemple dans des cas de maltraitance supposée

Quel que soit son lieu d’exercice, l’infirmière-puéricultrice se doit d’être dotée d’un grand sens de l’observation et de l’écoute, ainsi que de qualités de communication, de douceur et de bienveillance tant pour les enfants que pour leurs parents. Ce métier exige en outre une grande résistance physique et mentale : être témoin au quotidien de la douleur des enfants peut être très éprouvant.

 

6. La garde des enfants

Aucune formation n'est requise pour garder des enfants au domicile des parents de manière occasionnelle ou régulière.

 

Faire garder ses enfants de manière occasionnelle par une babysitter est une solution très courante et facile à mettre en place. Des sites de mise en relation existent pour trouver une babysitter pour quelques heures par semaine ou pour une occasion spéciale. Il existe également des organismes qui s’occupent de la mise en relation des parents et des babysitters, ainsi que de la partie administrative.

 

Il est également possible de faire appel à une nounou (ou aide maternelle) pour faire garder son enfant à son domicile dans le cadre d’une garde partagée entre plusieurs familles. Cette solution garantit la plupart du temps un emploi à temps plein à la nounou. Elle s’occupe des enfants de chaque famille à leur domicile, en respectant une alternance équitable entre les logements. Les modalités sont déterminées au cas par cas entre les familles et l’aide maternelle mais doivent faire l’objet d’un contrat. Les familles deviennent ainsi des particuliers employeurs et l’aide maternelle, salariés en CDD.