1 - Le déroulement de l'entretien
Cet entretien obligatoire peut différer d'une personne à l'autre, d'une pmi à l'autre. En revanche, deux étapes sont indispensables à une évaluation complète :
- La visite du domicile et des extérieurs : condition d'accueil, espace, hygiène, sécurité, tout sera passé au crible !
- Un entretien personnel et psychologique : motivation, compétences, situation familiale, des questions précises qui détermineront la pertinence du projet.
2 - Contrôle des locaux
Le professionnel de petite enfance visite tous les espaces dans lesquels les enfants sont susceptibles d'aller. Plusieurs points vont être examinés :
- La propreté : l'hygiène est primordiale. Des petits vont graviter au sol toute la journée et toucher à tout, l'état des lieux doit donc être irréprochable.
Le conseil : grand ménage de printemps quelques jours avant le rendez-vous !
- La sécurité : les enfants doivent pouvoir évoluer sans danger. Protections aux prises, cales portes, barrières aux escaliers, clôture extérieure ... autant d’éléments que l'examinateur vérifie systématiquement.
Le conseil : explorer sa maison à quatre pattes...à hauteur d'enfant pour ne rien louper !
- La superficie totale du logement et ses accès : il s'agit d'évaluer combien d'enfants peuvent cohabiter dans l'espace. La facilité d'accès au logement depuis l’extérieur, en cas d’ascenseur ou d'escalier l'assistante maternelle ne pourra accompagner qu'un nombre restreint d'enfants.
Le conseil : créer des espaces délimités et bien organisés, libérer l'espace au sol pour donner une impression de grandeur.
- L'espace sommeil : c'est un lieu clé ! Superficie minimum et agencement, en un coup d’œil, le professionnel évalue combien d'enfant peuvent dormir en même temps dans de bonnes conditions.
Le conseil : espacer les lits au maximum les uns des autres, créer des séparations pour que chaque enfant ai son intimité.
- Le matériel : pouvoir mettre en situation la maison avec un minimum de matériel est toujours intéressant. Quoiqu'il en soit l'assistante maternelle sera questionnée sur l'équipement qu'elle compte acheter et utiliser pour son activité.
Le conseil : emprunter du matériel aux proches pour montrer une maison prête à accueillir !
- Les animaux de compagnie : ils ne doivent en aucun cas être en contact avec les enfants accueillis, par mesure de sécurité et en prévention des allergies.
Le conseil : anticipation ! Un chenil ne se construit pas en une nuit et le chat va devoir dormir ailleurs que sur le canapé...
3 - Questions à l'assistante maternelle
Souvent vécu comme un oral d'examen, il faut pourtant essayer d'évacuer son stress. La candidate doit savoir s'exprimer clairement et montrer qu'elle maîtrise son sujet.
Au fil de la discussion, le personnel de pmi vérifie de nombreux éléments :
- Langage et communication : la candidate doit s'exprimer parfaitement en français et dans un ton adapté, familiarités et vulgarités sont à éviter. En contact quotidien avec les tout petits, l'assistante maternelle doit représenter un modèle d'expression.
- Motivation : Le métier d'assistante maternelle est exigeant, il demande passion et investissement. Une candidate pas suffisamment investie sera vite éconduite.
- Connaissances du métier : Assistante Maternelle, ce n'est pas juste s'occuper d'enfant. Règles d'hygiène, normes de sécurité, un peu d' administratif et beaucoup de communication avec les parents employeurs, font aussi parti du métier.
- Maîtrise de la petite enfance : une évidence, l'enfant ne doit plus avoir de secret pour vous. Avoir eu soi-même des enfants ne suffit pas, les pratiques d'un professionnel ne sont pas celles d'un parent. Besoins du tout petit, psychologie, santé, éducation, les connaissances de base sont indispensables à la fonction.
- Gestion des difficultés et organisation : la question récurrente de la visite pmi « présentez moi une journée type avec X 6mois et Y 18mois». La future assistante maternelle doit alors présenter son travail de la journée et son organisation. Activités, sieste, repas, change, bref une journée d'accueil comme toutes les autres pour une as-mat. En général, c'est le moment opportun que choisit l’observateur, pour placer un grain de sable dans l'histoire... « zut Y est tombé et saigne au genoux, que faites – vous ? » . Cette question permet d'évaluer rapidement la gestion du stress et des imprévus. Savoir si la personne, en situation complexe, est capable de réagir vite tout en pensant avant tout à la sécurité de l'ensemble des enfants accueillis.
Les conseils : vivre l'entretien plus comme un échange entre professionnel que comme un examen. Ne pas se sentir inférieur à l'interlocuteur et ne pas prendre les questions délicates pour des pièges. Réfléchir pour structurer ses réponses, argumenter son point de vue.
Le professionnel doit sentir la candidate à la hauteur de l'enjeu.
La visite s’achève, l'ensemble des critères d’agrément ont été observés. Le référent de pmi rédige un dossier de conclusion d'entretien, à destination du Président du Conseil Général. Un avis favorable ou défavorable est émis, accompagné d'une estimation du nombre et de l'âge des enfants pouvant être confiés. Une contre-visite peut être demandé si des modifications du logement sont à prévoir.
Le Président du Conseil Général, au regard de l'ensemble du dossier, prend la décision finale d'accorder l’agrément ou non. La notification de décision est envoyé à la candidate par courrier.
4 - Refus d'agrément
Un refus d’agrément doit être motivé, les causes doivent donc être claires pour l’intéressée, s'appuyant sur le référentiel de l’agrément des assistantes maternelles
Un refus partiel, porte seulement sur une restriction du nombre d'enfants accueillis, par rapport à la demande initiale. Cela peut être dû aux conditions matérielles d'accueil mais il faut savoir que les assistantes maternelles qui démarrent, n'ont généralement que deux agréments. Des extensions sont ensuite possibles, sur demande, au bout de quelques mois ou années d'exercice.
Le refus intégral d’agrément interdit complètement l'accueil et le justifie. Dans ce cas, plusieurs possibilités :
- Essayer de régler les problèmes ayant motivés le refus, puis recommencer la demande d’agrément quelques mois plus tard.
- Entamer un recours gracieux auprès du Conseil Général dans les deux mois. La candidate peut demander son dossier à l’administration afin de préparer sa défense et d'argumenter sa démarche.
- Faire un recours contentieux devant un tribunal administratif, dans le cas par exemple d'une estimation d'abus de pouvoir.
- Il faut savoir que les recours sont extrêmement long et que les chances d'aboutir positivement sont faibles. La première solution est de loin la meilleure...
